Gary Ray Bowles, le tueur de l’interstate 95

Gary Ray Bowles est né le 25 janvier 1962 à Clifton Forge, en Virginie, et a grandi à Rupert, en Virginie occidentale. Il n’a jamais connu son père biologique, un mineur de charbon mort de pneumoconiose six mois avant sa naissance. Sa mère, Frances, s’est remariée plusieurs fois avant de s’installer avec un homme alcoolique et violent, au point de l’envoyer parfois à l’hôpital. Avec son frère aîné, le jeune Gary ne pouvait échapper à ces accès de colère, tous deux étant battus quotidiennement.

Déscolarisé dès l’âge de huit ans, Gary commence à inhaler de la colle et à utiliser des médicaments à des fins récréatives pour échapper à son quotidien sordide. Les violences avec son beau-père persistent jusqu’à ce que, à l’âge de 13 ans, Gary riposte en lui assénant plusieurs coups de pierre sur le crâne. Il quitte le foyer familial peu de temps après, contrarié par la décision de sa mère de rester dans le mariage.

Totalement livré à lui-même et sans abri, Gary vit dans la rue pendant quelques années, ayant régulièrement recours à la prostitution pour gagner de l’argent. Il fait l’apprentissage de la violence et devient un délinquant confirmé. En 1982, à l’âge de vingt ans, Gary est arrêté pour avoir battu et agressé sexuellement sa petite amie, écopant de six ans de prison. En 1991, soit trois ans après sa libération, il est reconnu coupable de vol qualifié sans arme pour le vol du sac à main d’une femme âgée. Condamné à nouveau, sa peine est de quatre ans d’emprisonnement, mais il est libéré au bout de deux années.

Le 15 mars 1994, à Daytona Beach, en Floride, Gary tue sa première victime connue à l’âge de trente-deux ans. Il s’agit de John Hardy Roberts, un homosexuel de cinquante-neuf ans qui lui avait offert un lieu de résidence temporaire dans le but de l’aider à sortir de la rue pour prendre le chemin d’une existence stable. Ce meurtre marque le début d’une longue série. Au cours des six prochains mois, il assassine cinq autres hommes. Son modus operandi consiste à se prostituer auprès de ses victimes, puis à les battre et les étrangler à mort, pour ensuite les détrousser de leurs cartes de crédit et de tout l’argent liquide dont ils disposent. En fuite, Gary Ray Bowles figure sur la liste du FBI des 10 fugitifs les plus recherchés du pays pour ses quatre victimes connues. Il est surnommé par les médias le “meurtrier de l’Interstate-95”, en référence à cette grande autoroute de l’Est des États-Unis, au bord de laquelle il abandonne les cadavres de certaines de ses victimes.

Le 22 novembre 1994, Gary est finalement arrêté pour le meurtre de Walter Jamelle “Jay” Hinton, un autre homosexuel de quarante-sept ans qu’il avait accepté d’aider à déménager de Géorgie pour rejoindre son nouveau domicile à Jacksonville, en Floride. En guise de remerciement, Hinton lui avait proposé de passer la soirée ensemble pour fumer des joints et boire de l’alcool. Gary, prétextant être trop ivre pour partir, fut invité par Hinton à rester dormir sur place. Au milieu de la nuit, alors que son hôte était profondément endormi, Gary s’aventura dehors pour y ramasser un bloc de béton de 20 kilos qu’il avait repéré plus tôt en arrivant. Il l’abattit violemment sur la tête de Hinton, provoquant chez lui une fracture de la joue droite et de la mâchoire. Réveillé en panique par la douleur fulgurante, l’homme tenta de résister, mais Gary l’acheva par strangulation. Il utilisa un lien et, pour être bien certain de ne lui laisser aucune chance, lui bourra la gorge de chiffons et de papier toilette. Le cadavre fut retrouvé deux jours plus tard par sa sœur venue lui rendre visite.

Devant les enquêteurs, Gary avoua également les meurtres de John Hardy Roberts à Daytona Beach, en Floride ; de David Jarman, trente-huit ans, et du vol de sa voiture à Wheaton, Maryland ; de Milton Bradley, âgé de soixante-douze ans, retrouvé gisant sur un terrain de golf non loin de chez lui, à Savannah, en Géorgie ; d’Alverson Carter Jr, quarante-sept ans, à Atlanta, en Géorgie ; et d’Albert Morris, trente-huit ans, à Hillard, en Floride. Il est démontré que les crimes de Gary Ray Bowles ont une motivation sexuelle et que leur justification réside dans la haine des homosexuels. L’homosexualité de Gary Ray Bowles n’a jamais été avérée, et il est très probable que les rapports sexuels qu’il a eus avec des hommes ne furent pour lui qu’une nécessité afin de subvenir à ses besoins. Les femmes ont toujours présenté un réel intérêt pour lui, mais toutes les histoires qu’il a eues avec elles furent de courte durée et se terminèrent dans la violence.

Gary plaide coupable. En 1996, il est reconnu responsable de trois meurtres sur les six et condamné par la Cour Suprême de Floride à la chaise électrique, encore en vigueur à l’époque. Elle a depuis été remplacée par la table à injection létale. En 1999, il tente de faire appel, mais sa condamnation à mort est confirmée. Il passera au total vingt-trois ans dans le couloir de la mort et épuisera tous ses recours en grâce avant d’être exécuté le 22 août 2019, après un report de cinq heures de son exécution initialement prévue à 18h10 heure locale (Minuit en France).

L’exécution a en effet été retardée le temps que l’ultime appel de ses avocats soit examiné. Ces derniers ont tenté de faire valoir un handicap mental, argument qui n’a pas été retenu. Gary Ray Bowles, 57 ans, a été déclaré mort à 22h58 heure locale (soit six heures du matin en France). Le jour de son exécution, il s’est réveillé à 4 heures du matin, calme et de bonne humeur, selon les témoins. Son dernier repas fut trois cheeseburgers, des frites et du bacon.

Victimes de Gary Ray Bowles : John Hardy Roberts, 59 ans ; David Jarman, 38 ans ; Milton Bradley, 72 ans ; Alverson Carter Jr., 47 ans ; Albert Morris, 38 ans ; Walter Hinton, 47 ans.

Dans une dernière déclaration écrite, Gary Ray Bowles s’est excusé : « Je suis désolé pour toute la douleur et les souffrances que j’ai causées. J’espère que ma mort atténuera votre douleur. Je veux également dire à ma mère que je suis désolé pour mes actes. Avoir un fils qu’on appelle ‘’monstre’’, c’est terrible. », avant d’ajouter : « Je n’ai jamais voulu que ma vie ressemble à ça. On ne se lève pas un matin en décidant qu’on va devenir un tueur en série. »

Partager cet article